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28 décembre 2011

Fin de l'enquête publique sur la Tour Triangle



L'enquête publique pour la révision simplifiée du Plan Local d'Urbanisme qui permettrait de réaliser la Tour Triangle, porte de Versailles, a pris fin mardi 20 décembre.



Voici le texte que j'ai adressé au commissaire enquêteur, M. Lemasson.






A l'issue de cette enquête, le commissaire enquêteur dispose normalement de deux mois pour remettre son rapport.



Le Conseil de Paris sera alors saisi, selon la teneur de ce document, pour lever des réserves et approuver la révision simplifiée. Mais espérons que le commissaire enquêteur suivra la position des nombreux Parisien-ne-s mobilisés pour cette enquête, et rendra un avis négatif. On jugera alors de la volonté du maire et de sa première adjointe à écouter leurs concitoyens...



19 mars 2011

La semaine du développement durable durera 15 jours dans le 14e !



La semaine du développement durable a lieu cette année du 1er au 7 avril. Vous trouverez sur le lien ci-dessous le programme des réjouissances dans le 14e, que j’ai organisé avec Sihame, qui bosse au cabinet du maire sur mes délégations.
http://mairie14.paris.fr/mairie14/jsp/site/Portal.jsp?document_id=17718&portlet_id=1387
On présentera notamment une très belle expo sur la glace et le grand nord. En espérant que l’on puisse encore longtemps les photographier (plusieurs conférences mettront en avant les pressions économiques et écologiques qui s’exercent sur ces derniers grands territoires sauvages de la planète).
On aurait voulu faire encore plus, le partenaire avec lequel on espérait monter un forum à la Cité U n'a pas pu nous aider cette année.


On organise quand même, grâce au service de l'écologie urbaine de la Ville de Paris une promenade sur l’écologie urbaine organisée par les services de l’environnement de la ville le dimanche 3.
J’espère vous y retrouver.

4 janvier 2011

Notre modèle actuel de croissance crée des dommages irréversibles sur l'environnement


Retour sur l'interview dans le Monde de ce professeur et chercheur à l'université du Surrey (Grande-Bretagne), par Hervé Kempf.


Tim Jackson est un économiste atypique. En 2000, il devient le titulaire de la première chaire de développement durable créée au Royaume-Uni, à l'université de Surrey. Il y fonde aussi une unité de recherche croisant l'économie, la psychologie et la sociologie.
En 2004, nommé à la commission du développement durable créée par le gouvernement de Tony Blair, le chercheur dirige le travail du groupe "Redefining Prosperity" qui le conduit à écrire Prospérité sans croissance, livre publié en 2007 au Royaume-Uni, et deux ans plus tard en France (De Boeck). C'est l'un des ouvrages d'économie environnementale les plus marquants de ces dernières années. Alors que 2011 débute, M. Jackson livre son pronostic sur la croissance et sur les moyens de faire évoluer le modèle économique actuel, qu'il critique largement.

La croissance peut-elle reprendre en 2011 ?

En ce qui concerne les économies occidentales, la réponse est probablement non. Les mécanismes destinés à maintenir la croissance ont fragilisé le système économique en développant un endettement toxique qui a conduit à l'effondrement des marchés financiers. Or les éléments de cette dynamique de crise restent à l'oeuvre aujourd'hui, car l'expansion monétaire illimitée est par nature instable. De surcroît, le prix du pétrole repart à la hausse.
L'autre aspect de la question est de savoir si l'on peut poursuivre la croissance sans dommages environnementaux irréversibles, sachant que nous vivons dans un monde fini. Pour y parvenir, il faudrait découpler la croissance de la production matérielle, créer de la valeur économique non dans les biens, mais dans les services : loisir, santé, éducation...

Est-ce la tendance suivie jusqu'à présent ?

Non. Les progrès d'efficacité énergétique restent inférieurs à l'expansion de l'économie. De même, les tendances en ce qui concerne la forêt, l'eau ou l'érosion des sols vont dans le mauvais sens. Depuis vingt ans, le discours officiel proclame que la technologie, en dématérialisant l'économie, va résoudre l'impact environnemental négatif de la croissance. Mais ce découplage ne se produit pas. Le niveau de technologie nécessaire pour y parvenir est irréaliste. Ce n'est pas très populaire de le dire, mais la technologie ne peut plus être considérée comme la solution à nos difficultés.

La croissance verte est-elle une piste crédible ?

Il est bien sûr utile d'investir dans une meilleure productivité des ressources et dans les technologies faiblement carbonées. Mais il n'empêche, on retombe toujours sur le même problème : -quelle croissance pouvons-nous atteindre grâce à ces technologies ? Si vous n'analysez pas en profondeur la dynamique du système, vous faites des hypothèses irréalistes sur l'efficacité de la technologie

Quelle solution proposez-vous ?

Notre culture repose sur un appétit continu pour la nouveauté, qui est le langage symbolique des objets. Nous avons encouragé systématiquement le comportement individualiste et matérialiste. Cette psychologie collective est indispensable au modèle actuel, car si les dépenses baissent, il s'écroule. Mais en récession, par exemple, il est à noter que les gens épargnent davantage spontanément, ce qui pénalise le système. Cette épargne supplémentaire - qui se traduit par une moindre consommation - prouve que le modèle économique actuel peut être en contradiction avec le comportement des gens. En fait, l'altruisme est aussi présent chez l'homme que l'individualisme. De même, la course à la nouveauté est en conflit avec le souhait de beaucoup de se satisfaire de l'existant. Dans ces conditions, pourquoi privilégier ce côté individualiste du consommateur, qui n'est qu'une part de la psyché humaine, et l'encourager systématiquement ?

Comment remodeler le système économique ?

Il faut suivre trois démarches. La première est d'admettre que l'expansion économique a ses limites. Nous savons que nos ressources ne sont pas infinies, nous connaissons et mesurons l'impact écologique de nos modes de vie, nous devons donc définir les règles d'une économie fonctionnant dans ce cadre.
La deuxième est de réguler le marché financier, et plus largement la façon dont nous envisageons l'investissement et le profit. Les capitalistes distribuent le profit comme ils le souhaitent. Mais il faudrait mesurer ce dernier autrement - pas seulement en termes financiers, mais aussi en prenant en compte le social et l'environnemental - et le ramener au bénéfice de la communauté.
Le troisième point vise à changer la logique sociale. Le gouvernement peut agir en modifiant la structure des incitations, en fournissant aux gens les moyens de s'épanouir autrement, d'une façon moins matérialiste.

Mais cela peut-il permettre de combattre le chômage ?

Le capitalisme actuel poursuit l'augmentation continue de la productivité du travail, si bien qu'on produit la même chose avec toujours moins de gens. Si vous acceptez cette idée que la hausse de la productivité est la clé du progrès économique, vous n'avez que deux options : l'une c'est d'avoir moins d'emplois dans l'économie, l'autre est d'en avoir autant, ce qui signifie toujours plus de croissance - qui se heurte aux limites des ressources et de l'environnement. Le choix est donc soit de conserver la croissance de la productivité et d'admettre par conséquent qu'il y aura moins de travail dans l'économie, ce qui signifie la mise en place de politiques de réduction du temps de travail ; soit opter pour la fin de la hausse de la productivité, et développer les services sociaux - éducation, aide sociale, maintien des espaces publics, rénovation des bâtiments, etc.
Ces activités sont naturellement intensives en travail : leur qualité ne s'améliore pas par une augmentation de la productivité, au contraire. Si l'on suit ce choix, il y aura certes une baisse des profits, et moins de productivité telle qu'elle est conventionnellement mesurée, mais plus d'emplois...

24 décembre 2010

Oui à l’autopartage, non à la voiture en libre service !


Avec le lancement d'Autolib, 3000 véhicules supplémentaires vont se déverser dans les rues de Paris. Les éluEs EELVA du Conseil de Paris ont annoncé mardi dernier qu'ils étaient réservés quant à l'intérêt -notamment écologique- de cette nouvelle offre de déplacement automobile. Cinq raisons sont mises en avant :

1) Ce nombre imposant de voitures en libre service va réorienter vers l’automobile ceux qui avaient fait le choix d’utiliser les transports en commun ou le vélo (et Vélib' en particulier). Rappelons qu’entre 2001 et 2009 le nombre de voitures sur Paris a chuté de 25%. La voiture doit être un mode de déplacement accessoire en ville et non pas un mode de déplacement habituel. Il est donc préférable de développer les transports en commun et l'autopartage, un système très efficace qui permet de réserver une voiture (pour un usage occasionnel et de courte durée) une heure auparavant et de la ramener sur le lieu où on l'a prise, pour un abonnement modique.

2) Le système Autolib’ n’est pas accessible à ceux qui utilisent leur voiture tous les jours pour travailler (disponibilité des véhicules aléatoire), mais à ceux qui utilisent la voiture de façon impulsive parce que l'offre est disponible.

3) Les Parisiennes et Parisiens vont devoir payer sur leurs impôts, un minimum de 50 000 euros par station (il y en aura 1000 dans un premier temps) auquel il faut ajouter le coût de chaque véhicule et son entretien.

4) Concrètement, on ignore encore le dispositif qui sera mis en place pour éviter les stations trop vides et trop pleines, mais le recours à des "jockeys" qui ramèneraient les automobiles vers les stations vides ne peut qu'ajouter de la circulation inutile et de la congestion, le tout à un coût très élevé.

5) La voiture, même électrique, est polluante (recyclage des batteries…). Le temps de rechargement des batteries (4 heures) s'effectuera notamment en fin de journée durant les pics de consommation, encourageant le recours à l'énergie nucléaire, à la production de centrales thermiques très polluantes et à l'importation d'électricité. Ce n’est donc pas non plus un mode de déplacement écologique.

Une étude d’impact environnemental préalable devrait bientôt le vérifier pour Autolib’. Denis Baupin, adjoint au Maire en charge du développement durable, l’avait demandée en Conseil de Paris ; il attend désormais les résultats avec impatience. « L’étude doit porter sur la pollution de l'air, les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'énergie. Elle comparera l'impact d'Autolib’ à celui qu’aurait eu l’autopartage si on l’avait développé avec autant de moyens ».

Reste des alternatives simples et beaucoup moins coûteuses à Autolib’. Jacques Boutault, maire EELV du 2e arrondissement, le rappelle : « Savez-vous qu'il existe déjà 15 000 voitures en libre service à Paris ? Cela s’appelle des taxis ! Travaillons plutôt à augmenter leur nombre et à faciliter leur fonctionnement, par la mise en place de la carte multimodale ‘Pass mobilité’ qui permet d’avoir un abonnement transports en commun, Vélib’, taxi, etc. »

12 décembre 2010

Cancun : Un grand bond pour le multilateralisme, un petit pas pour le climat


Le sommet de Cancun s’est achevé hier. Retour de Greenpeace pour un bref bilan du sommet de l'avant-dernière chance...


Il aura permis de sauver le processus de négociation multilatéral et international, mais pas le climat, qui reste pour le moment au bord de la route. Si certains avaient prédit la mort du processus, les gouvernements ont montré qu’ils peuvent coopérer et avancer ensemble, d’un petit pas, en direction d’un accord mondial.

La question clé du financement a progressé
Cet enjeu majeur marque un progrès : les gouvernements ont mis en place un fonds destiné à livrer les miliards dont les pays en développement ont besoin pour lutter contre les changements climatiques et la déforestation.
Mais si le fonds est acté, le mécanisme pour fournir l’argent nécessaire, lui, n’a pas été décidé… C’est donc pour le moment une coquille vide !

Une volonté de réduire les émissions liées à la destruction des forêts tropicales
Un mécanisme est adopté, qui, bonne nouvelle, prend en compte la préservation de la biodiversité et les droits des populations forestières. En l’état, le texte n’offre cependant pas toutes les garanties d’efficacité et d’intégrité environnementales : une disposition de l’accord pourrait permettre aux pays forestiers de ne sélectionner que certaines de leurs forêts, au lieu d’une approche nationale. Cette disposition risque donc de permettre de déplacer le problème de la déforestation d’une région à l’autre du pays !Côté financement, notons que la référence au marché carbone et supprimée : une bonne nouvelle pour les forêts et le climat. Le lobby américain des énergies fossiles a donc perdu sur ce point !

Les chausse-trapes des grands pollueurs encore nombreux
Des progrès plus significatifs auraient pu être réalisés à Cancun, sans l’influence néfaste des Etats-Unis, du Japon et de la Russie. Car les déclarations de ces deux derniers pays contre la prolongation du protocole de Kyoto ont plombé le déroulement des négociations. Les Etats-Unis, quant à eux, sont arrivés à Cancun avec des engagements faibles, alors que ce sont eux qui sont, historiquement, responsables des plis grandes émissions ! Ces pays ont tiré vers le bas de nombreux volets des négociations et jeté le doute sur le potentiel de la conférence.

La France à la traîne
Elle est arrivée en retard, et les mains vides … Nathalie Koosciusko-Morizet n’a pas voulu s’associer à ses homologues européens (espagnol et portugais) qui ont annoncé à Cancun leur soutien au passage de 20% à 30% de l’objectif européen de réduction des émissions d’ici à 2020. Par cette annonce ces deux pays rejoignent le Royaume-Uni, le Danemark, le Parlement européen, mais aussi plus d’une quarantaine d’acteurs économiques majeurs tels qu’ Unilever, Allianz, Danone ou Google !
La France, par la voix de NKM, a choisi de freiner les ambitions climatiques de l’Europe. Cette perspective est insoutenable, et la France doit soutenir l’initiative du passage de 20% à 30% de manière inconditionnelle !

La perspective Durban
A Durban, en Afrique du Sud, dans un an, nous aurons besoin d’un accord mondial qui aide les pays à construire une économie verte et tienne les pollueurs pour responsables.Le chemin à parcourir est encore semé d’embûches et partout, à travers le monde, la société civile doit mettre la pression sur les décideurs politiques pour de réels changements, aux niveaux nationaux, et à l’international !

11 novembre 2009

Oui à l'autopartage, non à autolib'


Le 9 novembre, la Mairie du 14e a présenté les implantations des stations Autolib. Retour sur les questions que pose ce projet...


Pourquoi les Verts sont-ils opposés au projet Autolib ?

Autolib n'est une réponse ni originale, ni adéquate au problème actuel des transports à Paris. Là où il faudrait redonner une partie des espaces de voirie aux cyclistes, aux piétons, aux transports en commun ou pour le stationnement, Autolib réduit de façon importante cet espace pour installer ses stations.

Autolib, c'est rajouter du trafic au trafic. Toutes les études le montrent : ce sont les personnes qui ne possèdent pas de voitures qui utiliseront Autolib, ce qui entrainera une plus grande saturation du trafic et des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre.

Et puis, l’expérience de Vélib permet d’anticiper certains dysfonctionnements. Tous les jours, des bornes vides de vélos sont réapprovisionnées par des camions. Imaginons la même chose avec des voitures : est-on prêts à accepter la pollution de semi-remorques pour déplacer des voitures vides dans Paris ? Enfin, ce système coûte extrêmement cher pour un apport en qualité de vie dont on peut douter. Autolib est le contraire d’une politique de développement durable de la ville !

Pourtant des voitures électriques, c’est écologique ?
En ce qui concerne le véhicule électrique, nous ne savons toujours pas traiter les batteries usagées. De plus, la généralisation de la voiture électrique individuelle en France nécessiterait 30 nouveaux réacteurs nucléaires. C’est plus un cadeau fait aux industriels qu’une réelle avancée
environnementale…
Que proposent les Verts ?
Autolib va couter à l’usager à peu près autant qu’une course en un taxi intra-muros ! Nous pensons qu’il est plus logique d’améliorer et de rendre plus propre la flotte des taxis parisiens insuffisante par rapport à la demande. Avec le budget d’Autolib, nous préférerions développer les transports en commun et les espaces réservés aux piétons et aux cyclistes.
Enfin, nous proposons d’encourager le vrai auto-partage, comme cela existe déjà dans notre arrondissement avec Caisse Commune et Okigo. Ces sociétés louent des véhicules partagées à leurs adhérents le temps d’un trajet.

1 juillet 2009

Le conseil du 14e se prononce pour un moratoire sur les antennes relais !


La mairie du XIVème a adopté lundi soir à l'unanimité un voeu instaurant un moratoire sur toute nouvelle installation d'antennes relais dans l'arrondissement d'ici à la renégociation de la charte sur la téléphonie mobile entre la Ville et les opérateurs qui se termine fin 2009.
Dans un communiqué mardi, René Dutrey, à l'origine de la proposition, souligne que "ce moratoire prendra fin uniquement si la révision de la Charte de Paris intègre un seuil d'exposition du public aux champs électromagnétiques à 0,6 volts par mètre", seuil de précaution recommandé par un grand nombre d'experts.


Le conseil d'arrondissement souhaite également que le maire de Paris retienne le XIVème arrondissement pour expérimenter un seuil maximum d'exposition à 0,6 volts par mètre.

Le voeu a reçu le soutien du maire PS du XIVème Pascal Cherki. M. Dutrey affirme que "c'est une première en France en matière de téléphonie mobile" et que les Verts "se félicitent d'être rejoints sur la nécessité d'appliquer le principe de précaution en matière de téléphonie mobile".

La "conférence parisienne ondes, santé, société" a récemment recommandé la prudence sur les antennes relais et le wifi, préconisant notamment l'abaissement du seuil d'exposition aux ondes électromagnétiques à 0,6 volt/mètre, alors que le seuil actuel à Paris est fixé à 2 volts/mètre.

21 avril 2009

Autolib, chronique d’un échec annoncé…


En dix jours, le projet de voitures en libre-service porté par Bertrand Delanoé a pris du plomb dans l’aile. Vendredi dernier, le préfet de région refusait de valider la création du syndicat mixte initialement chargé de la mise en place du service en Ile-de-France. «Un syndicat incontournable», note Le Parisien du 11 avril, puisque sans lui, Autolib' serait strictement limité à Paris intra-muros, et «présenterait alors beaucoup moins d'intérêt». Rappelons que, de toute façon, plusieurs communes de première couronne ont refusé de faire partie de ce syndicat, au motif qu’il leur fallait débourser 50 000€ par station et que cette somme serait peut-être plus utilement utilisée dans le développement des transports collectifs. De quoi rendre déjà peu cohérent ce réseau de voitures.

La Région au secours de l'écologie, Delanoé obstiné.

Un peu plus tard, toujours selon le Parisien, c’est le président PS de la Région, Jean-Paul Huchon, qui s’apprêterait à refuse le concours financier de l’Ile-de-France, appelé au secours pour suppléer le peu d’entrain des communes, notamment les plus pauvres, à participer à ce qui ressemble de plus en plus à un luxe de gens riches.
Il se dit dans les couloirs de l’Hôtel de Ville que le maire s’obstine malgré un projet mal ficelé, une idée politique sans réalisme, que de moins en moins de techniciens soutiennent.

Des problèmes de fond.

Pour une fois, les bruits de couloir pourraient être frappés du sceau du bon sens. Autolib se heurte en effet à de nombreux obstacles techniques, écologiques et financiers. Techniquement, par exemple, on ne sait pas recharger une batterie en 30mn. Il faut entre 4 et 5 heures, ce qui pose un sérieux problème pour que la flotte soit suffisante pour permettre de répondre à la demande.
Ecologiquement, les études montrent que le report de personnes disposant d’un véhicule vers Autolib sera relativement limité. En revanche, cela crée une offre supplémentaire, concurrente du transport en commun sur des distances moyennes. Donc un risque certain de renforcer la saturation du trafic, et les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, quand on regarde comment fonctionne Vélib, on s’aperçoit d’un dysfonctionnement fréquent : des bornes entièrement vides dans les lieux de résidence, des bornes entièrement pleines sur les lieux de travail, avec en plus le réapprovisionnement qui entraîne la circulation de vélos sur des camions. Imaginons la même chose avec des voitures, mêmes petites ! Des semi-remorques pour déplacer des voitures vides (et déchargées) dans Paris ?

Le retour à la raison ?

Enfin, si l’on ajoute à cela le coût du système, tout plaide ou presque pour l’abandonner, raisonnablement. A la place, pourquoi ne pas aider le vrai auto-partage (des sociétés coopératives qui achètent des véhicules partagées par leurs adhérents) ? Et participer un peu plus activement au développement des transports collectifs en première couronne ? Et continuer d’encourager par des aménagements satisfaisants la pratique du vélo ?
Bref, faire du déplacement durable.
Voir le débat sur le site du Monde
Voir le dossier de presse d'Autolib sur le site de la ville de Paris

2 avril 2009

Des écoquartiers pour s’aérer la tête…


Je reviens du Forum nord-européen des écoquartiers, qui s’est tenu à Dunkerque mardi 31 mars et mercredi 1er avril. Au programme, une série de plénières et d’ateliers sur le programme de quartier dits durables qui voit le jour un peu partout en France et en Europe : quelle place pour les habitants dans l’élaboration de ces projets ? Quels critères de durabilité ? Comment retravailler la mobilité et les déplacements pour s’assurer d’un quartier peu générateur de circulation ? Quelles ressources énergétiques et comment consommer vraiment moins ?
Voilà les questions que se posent aujourd’hui les métropoles françaises et européennes (Freibourg, Amsterdam, Bruges, Copenhague étaient représentées entre autres). On est loin des tours, chacun s’accordant à dire, dans les allées et sur la scène, que ces bâtiments ne répondent en rien aux enjeux du développement durable…

Cela a surtout été l’occasion d’un « brainstorming » rafraîchissant sur les perspectives de fabrication de la ville aujourd’hui : bâtiments passifs (15 KW/m²/an) ou à énergie positive, gestion douce des eaux usées, solutions privilégiant la marche ou le vélo, mixité fonctionnelle (faire cohabiter les logements, les activités, les commerces et les bureaux) et sociale, recours massif aux énergies renouvelables, tout démontre la volonté de nombreuses villes de s’orienter massivement vers le durable, et de mettre en cause les solutions qui ont prévalu jusqu’à présent.
Restent évidemment bien des difficultés à lever. Pourquoi les Français continuent à s’appuyer, la différence de l’Allemagne qui privilégie un artisanat de PME, sur de gros groupes de BTP ou des banques intéressés à couler du béton ou à vendre des prêts immobiliers plutôt qu’à rechercher comment consommer moins de matière et d’argent ? Comment aller plus vite alors que l’urgence écologique est de plus en plus reconnue, mais que les moyens financiers ne suivent pas pour recycler des friches industrielles et développer des transports en commun ? Comment, enfin, convaincre les élus, quelle que soit leur couleur politique, que le développement durable, ce n’est pas juste de la communication ou un peu de verdure en plus dans des projets urbains ?

A Paris, le grand écart est permanent entre la politique urbaine dans son ensemble et les quelques contre-exemples positifs, et bien mis en valeur, d’approches d’un urbanisme soutenable. D’ailleurs, la Ville de Paris était étrangement absente de ce forum, dont l’aura était pourtant nationale… J'en reviens encore plus motivé pour faire avancer les projets du 14e !

29 mars 2009

Relamping place de l’Amphithéâtre


C’est l’effervescence ce samedi après-midi vers la place de Catalogne ! Une cinquantaine de bénévoles du WWF et de collaborateurs d’Ikea démarrent, entre deux averses, l’opération « Relamping » de la résidence RIVP de la place de l’Amphithéâtre. L’idée est simple, mais encore fallait-il y penser, et c’est toute la motivation et la force de persuasion de l’amicale de locataires de cet ensemble d’un peu plus de 120 logements qui a permis sa mise en œuvre : proposer aux locataires le remplacement gratuit des ampoules à incandescence par des ampoules basse consommation.

Une enquête effectuée en 2008 avait déjà souligné la forte sensibilité des locataires aux problèmes environnementaux. A partir de là, l’amicale est allée trouver Ikea, le WWF et l’Espace Info-Energie pour monter cette opération. La moitié des résidants a accepté. L’équipe de l’Espace Info-Energie présente sur place pour répondre à toutes les questions relatives à l'efficacité énergétique et à la protection de l'environnement (gestes simples à effectuer, type d'équipement à choisir, aides et les déductions fiscales…) s’active d’ailleurs pour tenter de convaincre les derniers récalcitrants. Je me glisse discrètement sous le porche de l'immeuble. L'amicale de locataires m'accueille très chaleureusement, et je passe presque une heure à parler avec eux de leurs projets (un toit terrasse végétalisé, une meilleure gestion des jardins, la conception globale d'un éco-quartier). Après quelques jours seulement dans cette délégation, je sens que l'attente est forte et qu'on va pouvoir engager plein de choses dans l'arrondissement.

Mais revenons place de l'Amphithéâtre. Le choix de la date n’est pas dû au hasard : samedi 28 mars 2009, la journée symbolique de la campagne « Earth Hour » initiée par le WWF se déroule pour la troisième année consécutive. Entre 20h30 et 21h30, l’extinction des lumières chez tous les volontaires permet de rappeler l’urgence des actions en faveur du climat. Autant dire que place de l’Amphithéâtre, on s’est empressé d’éteindre les ampoules qu’on venait d’installer…

27 mars 2009

Un nouveau Plan Local d’Urbanisme pour Paris ?

Le prochain conseil de Paris doit examiner une délibération qui lance une procédure de révision du Plan Local d’Urbanisme. A peine deux ans après son approbation, sans les voix des Verts qui s’étaient abstenus, le maire de Paris remet donc sur la table ce sujet. Pourquoi ?


C’est la conséquence d’une décision de la cour administrative d’appel qui a annulé les règles applicables dans la zone naturelle et forestière du PLU, dite zone N (les deux bois de Boulogne et de Vincennes), et dans la zone urbaine verte (squares et parcs, espaces sportifs, récréatifs et de loisirs). Cette décision entraîne le retour des règles antérieures, celle du POS de 1989 modifié en 1994, ce dont le maire ne peut évidemment se satisfaire. Aussi, puisqu’il faut remodifier les règles, et que ces règles concernent un nombre important de secteurs, il est obligé d’engager une révision complète.


Une opportunité pour un PLU véritablement écologique et solidaire

Cela signifie tout remettre sur la table. Les Verts s’en félicitent. Nous allons reposer les mêmes questions que lors des débats du précédent PLU, et rappeler les critiques fortes que nous avions porté contre ce document : options libérales, privilégiant de fait le bureau au détriment du logement dans tout l’est parisien, insuffisances des ambitions environnementales – il est vrai compensée depuis, pour les projets municipaux, par le plan climat – et absence de directives durables dans les zones d’aménagement concerté, débouchant sur un urbanisme dérogatoire, avec des modifications régulières et du coup mal contrôlées par le conseil municipal.


D’ailleurs, l’accumulation de procédures commence à rendre peu lisible l’évolution du règlement parisien. Entre des modifications (plusieurs sont en cours, soit concernant tout Paris, soit pour des ajustements dans certains quartiers), une révision simplifiée (pour permettre la réalisation de tours de bureaux dans le 13e à Massena) et cette révision générale, le citoyen aura bien du mal à s’y retrouver. Il serait franchement plus sain d’interrompre les procédures les plus récentes pour les intégrer dans cette révision.
Au final, nous espérons faire entendre notre souci d’une ville plus solidaire (le développement de bureaux dans les ZAC vise surtout à capter la taxe professionnelle, sans vision métropolitaine) et plus écologique (les tours, par exemple, constitue des aberrations énergétiques qu’aucun expert n’ose contester).

La coulée verte de la Petite Ceinture, un vœu pieux ?


Le Conseil d’arrondissement votait le 8 décembre dernier un vœu déposé par les Verts pour engager le projet d’aménagement en coulée verte de la Petite Ceinture entre la Gare Ouest-Ceinture et la Gare de Montrouge. Repris par le Conseil de Paris à l’initiative de René Dutrey, il visait à « réveiller » la mairie du 14e et l’hôtel de ville sur ce projet essentiel pour le sud de l’arrondissement.

En juin 2006, la Ville de Paris et Réseau Ferré de France signaient en effet un protocole-cadre concernant la petite ceinture ferroviaire à Paris, qui prévoyait la possibilité d’aménagements réversibles à des fins ludiques et récréatives. Après des années d’incertitude sur le devenir de cette infrastructure, dont le dernier train de voyageurs a circulé en 1934, ce protocole a marqué une avancée notable. D’une part, il y est rappelé l’intérêt de la petite ceinture comme infrastructure de transport, en particulier pour le développement du fret et de la logistique urbaine, véritable alternative au tout-camion. D’autre part, en attendant que des projets ferroviaires voient le jour, suivant les spécificités géographiques, topographiques et techniques des différentes sections, il est envisagé une mise en valeur de ce lieu, qui, du fait de son abandon, a constitué un écosystème particulier, un espace naturel quasi sauvage au milieu de la ville.

Un potentiel extraordinaire
Sur le tronçon sud, entre le Boulevard du général Martial Valin dans le 15ème et la Rue du Moulin de la Pointe dans le 13ème, le protocole indique que « la plateforme ferroviaire peut faire l’objet d’une mise à disposition partielle et réversible. Les aménagements projetés intègrent le maintien d’une voie ferrée. Ces aménagements permettront la création de promenades et de projets divers »

Le potentiel pour la réalisation d’une coulée verte dans le 14e est extraordinaire sur presque 1,5 Km, entre la gare Ouest-Ceinture, le jardin des Arbustes, la dalle de Broussais, la tranchée allant de la rue Didot à l’avenue Jean Moulin et à la gare de Montrouge, qui doit être réhabilitée. A cet égard, la mise en valeur des deux gares préservées dans l’arrondissement, et le maintien de leur connexion directe et facile aux voies, devraient être assurés pour renforcer ce projet.

Le vœu voté demandait que soient engagées dès 2009, en concertation avec les riverains, les associations et les conseils de quartier concernés, les études nécessaires à la réalisation dans la mandature de ce projet d’aménagement. Rappelons d'ailleurs l'engagement très fort, depuis plus de trois ans, du Conseil de Quartier Jean Moulin Porte d'Orléans pour la préservation de la gare dite de Montrouge

On n'a pas beaucoup avancé
Quatre mois après ce vœu, on n’a pas beaucoup avancé. Pas de cahier des charges à l’horizon. Visiblement pas de budget inscrit pour 2009. Et l’élu en charge du dossier dans le 14e qui nous dit qu’il ne s’agit que d’un vœu… D’une part, il serait regrettable de ne pas profiter de la possibilité offerte par ce protocole, signé pour cinq ans. Il sera sans doute renégocié d’ici deux ans, et rien ne dit que nous soyons gagnants. D’autre part, ce projet représente chance évidente pour notre arrondissement : un nouvel espace vert, un écosystème protégé, un lien entre ces quartiers.

Gageons que les riverains de la petite ceinture, les conseils de quartiers et les associations seront faire les piqûres de rappel à notre équipe municipale pour faire enfin avancer ce beau projet.