Pierre Castagnou est décédé mardi 24 février. A l'occasion du conseil d'arrondissement exceptionnel de samedi dernier, j'ai prononcé au nom du groupe Vert l'hommage suivant :
"Pierre Castagnou était élu du 14e depuis 1983. Autant dire que pour beaucoup de ses habitants, il a représenté une constante dans le paysage politique de notre arrondissement. Je parlais avant-hier avec une jeune femme, qui y est née et qui y a grandi, qui me faisait part de sa surprise et de sa tristesse à la suite de son décès. Elle m’expliquait comment elle ressentait un sentiment curieux, devant la disparition de cette figure qu’elle avait toujours connu. Et qu’elle ne connaissait que lui comme personnalité politique local. Pierre était une figure, vous me permettrez l’expression, tutélaire de la vie politique du 14e, et avec sa disparition, c’est évidemment une page qui se tourne et un moment fort de son histoire récente qu’il faut rappeler.
Celle d’une lutte pour faire basculer à gauche l’arrondissement et pour l’ancrer, je l’espère de manière durable, de ce côté-ci de l’échiquier politique.
Pierre a été l’artisan principal de la victoire de 2001, victoire méritée, fondée sur un ancrage très fort, une pratique de terrain, qui faisait honneur à l’élu local qu’il était. Ce sont les termes qui sont revenus fréquemment ces derniers jours, à travers les hommages qui lui ont été adressés : sa proximité à l’égard de ses concitoyens, sa présence régulière dans les rues de notre arrondissement, son souci d’écouter les problèmes qui lui soumettaient ses administrés. Le succès de sa réélection il y a tout juste un an, acquise sur un résultat sans précédent, s’explique pour beaucoup par ces qualités.
Pour ma part, et au nom des élus verts, je voudrais également insister sur deux autres éléments de sa personnalité et de son bilan.
Le premier, je le souligne en tant que représentant d’un groupe minoritaire dans la majorité, c’est son souci du dialogue et de l’équilibre au sein de cette majorité, marqué par une volonté souvent réitéré de mettre en avant le collectif. Pierre disait souvent que le maire ne peut pas tout, et il prenait toujours grand soin de s’appuyer sur son équipe, de la mettre en avant et en valeur. Son mode de management, il me semble, était assez original dans un monde politique souvent marqué par la rudesse, voire la brutalité. Sa façon de prendre son temps dans les décisions, de soupeser patiemment les avantages et les inconvénients d’un arbitrage pouvait parfois dérouter, lorsque l’on était avide d’avancer et de mettre en œuvre concrètement les projets, mais il avait l’obsession de la bonne décision, celle qui fait avancer sans perturber.
Le second point que je voudrais mettre en avant, c’est son bilan. Car on en a pas assez parlé, je crois. Je me souviens de l’enthousiasme incroyable qui a marqué les années du mandat 2001-2008, qui a vu l’arrondissement changé de manière phénoménal, que ce soit dans le domaine de la démocratie locale, où tout était à inventer, qu’en matière d’aménagement urbain, avec le tramway, le quartier vert et l’embellissement de l’espace public. Je me souviens aussi de l’originalité de la démarche qu’on avait ensemble mis en œuvre pour le lancement du GPRU, et les ateliers participatifs que nous avions mené. Les jardins partagés, la création d’un centre d’animation et d’un centre social, la rénovation des écoles… La liste est longue des projets mis en œuvre qui ont marqué son mandat.
Je me joins aujourd’hui à mes collègues pour honorer sa mémoire et espérer que nous serons dignes de son héritage."
9 mars 2009
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