29 mars 2009

Relamping place de l’Amphithéâtre


C’est l’effervescence ce samedi après-midi vers la place de Catalogne ! Une cinquantaine de bénévoles du WWF et de collaborateurs d’Ikea démarrent, entre deux averses, l’opération « Relamping » de la résidence RIVP de la place de l’Amphithéâtre. L’idée est simple, mais encore fallait-il y penser, et c’est toute la motivation et la force de persuasion de l’amicale de locataires de cet ensemble d’un peu plus de 120 logements qui a permis sa mise en œuvre : proposer aux locataires le remplacement gratuit des ampoules à incandescence par des ampoules basse consommation.

Une enquête effectuée en 2008 avait déjà souligné la forte sensibilité des locataires aux problèmes environnementaux. A partir de là, l’amicale est allée trouver Ikea, le WWF et l’Espace Info-Energie pour monter cette opération. La moitié des résidants a accepté. L’équipe de l’Espace Info-Energie présente sur place pour répondre à toutes les questions relatives à l'efficacité énergétique et à la protection de l'environnement (gestes simples à effectuer, type d'équipement à choisir, aides et les déductions fiscales…) s’active d’ailleurs pour tenter de convaincre les derniers récalcitrants. Je me glisse discrètement sous le porche de l'immeuble. L'amicale de locataires m'accueille très chaleureusement, et je passe presque une heure à parler avec eux de leurs projets (un toit terrasse végétalisé, une meilleure gestion des jardins, la conception globale d'un éco-quartier). Après quelques jours seulement dans cette délégation, je sens que l'attente est forte et qu'on va pouvoir engager plein de choses dans l'arrondissement.

Mais revenons place de l'Amphithéâtre. Le choix de la date n’est pas dû au hasard : samedi 28 mars 2009, la journée symbolique de la campagne « Earth Hour » initiée par le WWF se déroule pour la troisième année consécutive. Entre 20h30 et 21h30, l’extinction des lumières chez tous les volontaires permet de rappeler l’urgence des actions en faveur du climat. Autant dire que place de l’Amphithéâtre, on s’est empressé d’éteindre les ampoules qu’on venait d’installer…

27 mars 2009

Un nouveau Plan Local d’Urbanisme pour Paris ?

Le prochain conseil de Paris doit examiner une délibération qui lance une procédure de révision du Plan Local d’Urbanisme. A peine deux ans après son approbation, sans les voix des Verts qui s’étaient abstenus, le maire de Paris remet donc sur la table ce sujet. Pourquoi ?


C’est la conséquence d’une décision de la cour administrative d’appel qui a annulé les règles applicables dans la zone naturelle et forestière du PLU, dite zone N (les deux bois de Boulogne et de Vincennes), et dans la zone urbaine verte (squares et parcs, espaces sportifs, récréatifs et de loisirs). Cette décision entraîne le retour des règles antérieures, celle du POS de 1989 modifié en 1994, ce dont le maire ne peut évidemment se satisfaire. Aussi, puisqu’il faut remodifier les règles, et que ces règles concernent un nombre important de secteurs, il est obligé d’engager une révision complète.


Une opportunité pour un PLU véritablement écologique et solidaire

Cela signifie tout remettre sur la table. Les Verts s’en félicitent. Nous allons reposer les mêmes questions que lors des débats du précédent PLU, et rappeler les critiques fortes que nous avions porté contre ce document : options libérales, privilégiant de fait le bureau au détriment du logement dans tout l’est parisien, insuffisances des ambitions environnementales – il est vrai compensée depuis, pour les projets municipaux, par le plan climat – et absence de directives durables dans les zones d’aménagement concerté, débouchant sur un urbanisme dérogatoire, avec des modifications régulières et du coup mal contrôlées par le conseil municipal.


D’ailleurs, l’accumulation de procédures commence à rendre peu lisible l’évolution du règlement parisien. Entre des modifications (plusieurs sont en cours, soit concernant tout Paris, soit pour des ajustements dans certains quartiers), une révision simplifiée (pour permettre la réalisation de tours de bureaux dans le 13e à Massena) et cette révision générale, le citoyen aura bien du mal à s’y retrouver. Il serait franchement plus sain d’interrompre les procédures les plus récentes pour les intégrer dans cette révision.
Au final, nous espérons faire entendre notre souci d’une ville plus solidaire (le développement de bureaux dans les ZAC vise surtout à capter la taxe professionnelle, sans vision métropolitaine) et plus écologique (les tours, par exemple, constitue des aberrations énergétiques qu’aucun expert n’ose contester).

La coulée verte de la Petite Ceinture, un vœu pieux ?


Le Conseil d’arrondissement votait le 8 décembre dernier un vœu déposé par les Verts pour engager le projet d’aménagement en coulée verte de la Petite Ceinture entre la Gare Ouest-Ceinture et la Gare de Montrouge. Repris par le Conseil de Paris à l’initiative de René Dutrey, il visait à « réveiller » la mairie du 14e et l’hôtel de ville sur ce projet essentiel pour le sud de l’arrondissement.

En juin 2006, la Ville de Paris et Réseau Ferré de France signaient en effet un protocole-cadre concernant la petite ceinture ferroviaire à Paris, qui prévoyait la possibilité d’aménagements réversibles à des fins ludiques et récréatives. Après des années d’incertitude sur le devenir de cette infrastructure, dont le dernier train de voyageurs a circulé en 1934, ce protocole a marqué une avancée notable. D’une part, il y est rappelé l’intérêt de la petite ceinture comme infrastructure de transport, en particulier pour le développement du fret et de la logistique urbaine, véritable alternative au tout-camion. D’autre part, en attendant que des projets ferroviaires voient le jour, suivant les spécificités géographiques, topographiques et techniques des différentes sections, il est envisagé une mise en valeur de ce lieu, qui, du fait de son abandon, a constitué un écosystème particulier, un espace naturel quasi sauvage au milieu de la ville.

Un potentiel extraordinaire
Sur le tronçon sud, entre le Boulevard du général Martial Valin dans le 15ème et la Rue du Moulin de la Pointe dans le 13ème, le protocole indique que « la plateforme ferroviaire peut faire l’objet d’une mise à disposition partielle et réversible. Les aménagements projetés intègrent le maintien d’une voie ferrée. Ces aménagements permettront la création de promenades et de projets divers »

Le potentiel pour la réalisation d’une coulée verte dans le 14e est extraordinaire sur presque 1,5 Km, entre la gare Ouest-Ceinture, le jardin des Arbustes, la dalle de Broussais, la tranchée allant de la rue Didot à l’avenue Jean Moulin et à la gare de Montrouge, qui doit être réhabilitée. A cet égard, la mise en valeur des deux gares préservées dans l’arrondissement, et le maintien de leur connexion directe et facile aux voies, devraient être assurés pour renforcer ce projet.

Le vœu voté demandait que soient engagées dès 2009, en concertation avec les riverains, les associations et les conseils de quartier concernés, les études nécessaires à la réalisation dans la mandature de ce projet d’aménagement. Rappelons d'ailleurs l'engagement très fort, depuis plus de trois ans, du Conseil de Quartier Jean Moulin Porte d'Orléans pour la préservation de la gare dite de Montrouge

On n'a pas beaucoup avancé
Quatre mois après ce vœu, on n’a pas beaucoup avancé. Pas de cahier des charges à l’horizon. Visiblement pas de budget inscrit pour 2009. Et l’élu en charge du dossier dans le 14e qui nous dit qu’il ne s’agit que d’un vœu… D’une part, il serait regrettable de ne pas profiter de la possibilité offerte par ce protocole, signé pour cinq ans. Il sera sans doute renégocié d’ici deux ans, et rien ne dit que nous soyons gagnants. D’autre part, ce projet représente chance évidente pour notre arrondissement : un nouvel espace vert, un écosystème protégé, un lien entre ces quartiers.

Gageons que les riverains de la petite ceinture, les conseils de quartiers et les associations seront faire les piqûres de rappel à notre équipe municipale pour faire enfin avancer ce beau projet.

18 mars 2009

Patrimoine en danger au 130, rue du Château

Décidemment, le quartier Pernety est un sujet de préoccupation constant en ce moment. Lors du conseil d’arrondissement du 2 février, nous avions voté le principe d’une déclaration d’utilité publique sur la parcelle du 130 rue du Château, afin de réaliser une opération de réhabilitation de cette courée, à la forme très particulière, en logements sociaux.

Une histoire déjà ancienne
Rappelons que la parcelle fait l’objet depuis plusieurs années de tentatives de la ville de Paris pour faire entreprendre au propriétaire (la SCI qui est également propriétaire du Franprix du 53, rue Losserand) des travaux de résorption de l’habitat insalubre. Délaissé depuis des années, manifestement pour le laisser pourrir et le démolir in fine, ce terrain a subi les outrages du temps. Peu à peu, les locataires en sont partis, le Franprix entreposant des marchandises, et la SCI étayant l’immeuble sur recommandation de la Préfecture.
La décision de la ville d’exproprier rejoint les préoccupations que j’avais fait inscrire dans le PLU en 2005 : préservation du gabarit et de la hauteur du bâti, protection de la cour. C’était donc une bonne nouvelle que la mairie décide de passer à la vitesse supérieure.

Une bien mauvaise nouvelle
Patatras ! Nous apprenons le lendemain par Georges Viaud, le président de la société d’histoire et d’archéologie du 14e que l’avocat du propriétaire a convoqué les copropriétés riveraines au tribunal d’instance, afin qu’un expert soit désigné pour effectuer un référé préventif, préalable à la démolition complète… La Préfecture de Police, à la suite des errements sans fin du propriétaire, a fini par décider d’engager une procédure de péril et de démolition.

La visite de cette après-midi
Cette après-midi a eu lieu la réunion contradictoire sur place. Au passage, une fois franchi le seuil du portail, on passe devant un énorme rat mort. Sont présents un groupe important de riverains, l’avocate du propriétaire, son architecte (car bien sûr, il a un projet immobilier en tête) et le gestionnaire immobilier. Georges Viaud est là. Jean-Paul Millet nous rejoint bientôt.
L’architecte de sécurité de la Préfecture, bien consciente de la difficulté et des enjeux, avance prudemment. Elle explique la situation, et indique que la démolition n’est pas inéluctable, mais qu’il faut maintenant que les parties avancent vers une solution, sinon le risque que le bâtiment s’écroule est avéré. Nous demandons avec Jean-Paul Millet qu’on surseoit à cette décision, en attendant que la négociation (ou la DUP) débouche. Il ne faut pas hypothéquer une éventuelle réhabilitation ! Les représentants du propriétaire cherchent à opposer la Ville et la Préfecture, et à obtenir que la décision de démolition soit prise.
Tout reste à faire, et les riverains comptent bien se mobiliser. Je serai à leur côté pour tenter de faire vivre ce petit bout de faubourg du 14e.

17 mars 2009

103-105, rue Losserand : Pareil mais (un peu) mieux !

La réunion tenue hier soir en mairie du 14e a laissé entrevoir des améliorations dans le projet d’une trentaine de logements sociaux de la SIEMP (cf. billet du 09/03/2009). Pourtant, si les habitants du 103, rue Losserand ont réussi à obtenir le maintien de la séparation entre les deux parcelles – et donc le respect du patrimoine si particulier que représente cet ensemble faubourien – et si ceux du 107, rue Losserand gagnent également un vis-à-vis plus supportable, bien des questions se posent encore sur la capacité de ce projet à s’intégrer correctement dans la parcelle.

Une forte mobilisation
Signalons en premier lieu l’importante mobilisation des riverains, venus des rues Boyer-Barret, Losserand et Gergovie, ainsi que celle du conseil de quartier, malgré la faible information faite par la mairie. Nous avons du pain sur la planche pour améliorer notre communication vers l’extérieur lorsqu’une telle réunion publique a lieu.
Le projet a donc été revu pour prévenir les risques contentieux des habitants présents, pas de ceux qui, un jour prochain, auront le plaisir, j’en suis certain, de venir habiter là. En effet, le point crucial, sur ce site étroit et tout en longueur, c’est de concilier un programme neuf de logements avec l’accès à la salle du Moulin Vert (ou salle Marius Magnin), localisée tout au fond. Jusqu’à présent, la SIEMP prévoyait de passer par le 105. Trop compliqué, trop de gens gênés, donc on passerait désormais par le 49, rue de Gergovie, qui a été racheté et ajouté dans le programme.

Le problème reste entier...
Seulement voilà, cela implique de faire se côtoyer trois petits immeubles avec des logements en rez-de-chaussée et un passage public de 2,5m à 4m de large, susceptible d’accueillir autour de 150 personnes. Autrement dit, un conflit d’usage majeur en perspective ! Il faut absolument retravailler ce projet, et examiner toutes les solutions. Pourquoi ne pas remplacer les 6 logements répartis sur les 3 petits immeubles par des locaux d’artisanat, comme cela se faisait autrefois à Paris ? Cela permettrait de ne gêner personne… Ou pourquoi ne pas examiner un solution d’accès à la salle par le rachat d’un local à rez-de-chaussée au 59 ou au 61, rue de Gergovie ? Là aussi, cela simplifierait le cheminement vers la salle, et cela autoriserait le maintien du programme de logements.
Bref, des solutions existent, il faut que chacun en convienne et fasse un effort pour faire accepter ce projet.
Pascal Cherki, le nouveau maire, a proposé une visite sur place le samedi 28 mars à 10h pour permettre à chacun de bien prendre la mesure du site. Venez nombreux, et parlons-en !

12 mars 2009

Les carrières en expo

Vernissage hier soir de l'exposition le Paris souterrain à la mairie du 14e. L'occasion pour beaucoup de découvrir les merveilles du sous-sol de la capitale, magnifiquement mis en lumière et photographié par des passionnés des salles et galeries qui jalonnent notre arrondissement.
L'expo fait forte impression, car les cadrages et les lumières sont vraiment réussis, donnant à voir des lieux mystérieux, souvent énigmatiques. Une vision à la fois analytique et artistique, accompagnée de légendes qui nous font mieux comprendre la formation des carrières (un peu de géologie !), le fonctionnement de leur exploitation (un peu d'histoire !) et les institutions qui s'y intéressent.
On peut retrouver ces photos sur http://ruedeslumieres.morkitu.org/ mais allez quand même faire un tour à la mairie. L'expo dure jusqu'au 15 mars.

9 mars 2009

Concertation tronquée au 103 Losserand ?

Lundi 16 mars à 19h a lieu à la mairie du 14e une réunion publique sur le projet de construction par la SIEMP d'un programme de logements sociaux au 103-105, rue Raymond Losserand.

Petit retour en arrière : Un témoin du Paris des faubourgs
Le 105, rue Losserand est cette parcelle toute en longueur, qui débouche sur la salle du Moulin Vert, jolie salle de spectacle utilisée tour à tour par une église évangélique, l’association de quartier du Moulin Vert et le Conseil de quartier de Pernety. Juste à côté, le 103, rue Losserand est un rescapé ! Alors que les années 70 et 80 ont vu la destruction de plus de 80% de l’arrondissement, et que les grandes ZAC ont succédé au projet d’autoroute jusqu’au cœur de Paris (la fameuse radiale Vercingétorix), le 103, Losserand est un petit joyau, avec sa cour pavée, son ancien relai de poste, son puits encore intact. Parce qu’abandonné pendant des années par les pouvoirs publics, une gestion quasi-autonome s’y est développée, les locataires retapant les logements, entretenant la cour, participant à la vie du quartier. La SIEMP, SEM de logement social de la Ville de Paris, récupère la gestion de l’immeuble en 1980.

Un projet mal conçu
En 2006, l’idée de réaliser à cet endroit une opération de logements émerge. Un concours est lancé par la SIEMP pour la création d’une vingtaine de logements sociaux. Les locataires du 103, associés au jury sur demande de la mairie, mettent rapidement en avant les difficultés qui pourraient naître d’un projet tenant mal compte des particularités du site.
En effet, l’accès à la salle du Moulin Vert, propriété de la SADIF, qui gère l’immeuble du 90, rue du Moulin Vert, est fait depuis plusieurs années par le 105, Losserand, parce que les locataires de la rue du Moulin Vert ne supportaient plus les nuisances occasionnées. Comment éviter de les reporter sur les futurs locataires de l’ensemble 103-105 ?
Par ailleurs, il est essentiel de respecter la qualité des lieux existants : les cours successives et les bâtiments faubouriens du 103 constituent un patrimoine architectural et urbain.
Enfin, l’étroitesse de la parcelle du 105 pose un autre problème, celui de la profondeur des bâtiments, qui pourraient porter atteinte à l’immeuble voisin du 107, rue Losserand.
Lors du jury du concours, le représentant des locataires refuse de prendre part au vote, tandis que la mairie du 14e est mise en minorité et se voit imposer un projet qui fait abstraction de ces problèmes.

Une concertation tronquée ?
Depuis, la SIEMP avance à marche forcée, et la concertation est tronquée.
Pour déboucher sur le programme qui lui a été confiée, la SIEMP refuse toute modification du projet, et nie les évidences. Elle conteste l’accès à la salle du Moulin Vert par le 105, et prépare de ce fait sa fermeture, pure et simple… La mairie semble prise entre deux feux : le désintérêt de la SIEMP pour la salle du Moulin d'un côté, la forte implication des riverains de l'autre, qui souhaitent que le projet soit plus soucieux de leur qualité de vie.
Lundi soir, j'espère qu'un projet plus respectueux du quartier sera présenté, intégrant une rénovation de la salle du Moulin, et préservant la qualité résidentielle du site.
Affaire à suivre...

Hommage à Pierre Castagnou

Pierre Castagnou est décédé mardi 24 février. A l'occasion du conseil d'arrondissement exceptionnel de samedi dernier, j'ai prononcé au nom du groupe Vert l'hommage suivant :
"Pierre Castagnou était élu du 14e depuis 1983. Autant dire que pour beaucoup de ses habitants, il a représenté une constante dans le paysage politique de notre arrondissement. Je parlais avant-hier avec une jeune femme, qui y est née et qui y a grandi, qui me faisait part de sa surprise et de sa tristesse à la suite de son décès. Elle m’expliquait comment elle ressentait un sentiment curieux, devant la disparition de cette figure qu’elle avait toujours connu. Et qu’elle ne connaissait que lui comme personnalité politique local. Pierre était une figure, vous me permettrez l’expression, tutélaire de la vie politique du 14e, et avec sa disparition, c’est évidemment une page qui se tourne et un moment fort de son histoire récente qu’il faut rappeler.
Celle d’une lutte pour faire basculer à gauche l’arrondissement et pour l’ancrer, je l’espère de manière durable, de ce côté-ci de l’échiquier politique.
Pierre a été l’artisan principal de la victoire de 2001, victoire méritée, fondée sur un ancrage très fort, une pratique de terrain, qui faisait honneur à l’élu local qu’il était. Ce sont les termes qui sont revenus fréquemment ces derniers jours, à travers les hommages qui lui ont été adressés : sa proximité à l’égard de ses concitoyens, sa présence régulière dans les rues de notre arrondissement, son souci d’écouter les problèmes qui lui soumettaient ses administrés. Le succès de sa réélection il y a tout juste un an, acquise sur un résultat sans précédent, s’explique pour beaucoup par ces qualités.
Pour ma part, et au nom des élus verts, je voudrais également insister sur deux autres éléments de sa personnalité et de son bilan.
Le premier, je le souligne en tant que représentant d’un groupe minoritaire dans la majorité, c’est son souci du dialogue et de l’équilibre au sein de cette majorité, marqué par une volonté souvent réitéré de mettre en avant le collectif. Pierre disait souvent que le maire ne peut pas tout, et il prenait toujours grand soin de s’appuyer sur son équipe, de la mettre en avant et en valeur. Son mode de management, il me semble, était assez original dans un monde politique souvent marqué par la rudesse, voire la brutalité. Sa façon de prendre son temps dans les décisions, de soupeser patiemment les avantages et les inconvénients d’un arbitrage pouvait parfois dérouter, lorsque l’on était avide d’avancer et de mettre en œuvre concrètement les projets, mais il avait l’obsession de la bonne décision, celle qui fait avancer sans perturber.
Le second point que je voudrais mettre en avant, c’est son bilan. Car on en a pas assez parlé, je crois. Je me souviens de l’enthousiasme incroyable qui a marqué les années du mandat 2001-2008, qui a vu l’arrondissement changé de manière phénoménal, que ce soit dans le domaine de la démocratie locale, où tout était à inventer, qu’en matière d’aménagement urbain, avec le tramway, le quartier vert et l’embellissement de l’espace public. Je me souviens aussi de l’originalité de la démarche qu’on avait ensemble mis en œuvre pour le lancement du GPRU, et les ateliers participatifs que nous avions mené. Les jardins partagés, la création d’un centre d’animation et d’un centre social, la rénovation des écoles… La liste est longue des projets mis en œuvre qui ont marqué son mandat.
Je me joins aujourd’hui à mes collègues pour honorer sa mémoire et espérer que nous serons dignes de son héritage."