2 avril 2009

Des écoquartiers pour s’aérer la tête…


Je reviens du Forum nord-européen des écoquartiers, qui s’est tenu à Dunkerque mardi 31 mars et mercredi 1er avril. Au programme, une série de plénières et d’ateliers sur le programme de quartier dits durables qui voit le jour un peu partout en France et en Europe : quelle place pour les habitants dans l’élaboration de ces projets ? Quels critères de durabilité ? Comment retravailler la mobilité et les déplacements pour s’assurer d’un quartier peu générateur de circulation ? Quelles ressources énergétiques et comment consommer vraiment moins ?
Voilà les questions que se posent aujourd’hui les métropoles françaises et européennes (Freibourg, Amsterdam, Bruges, Copenhague étaient représentées entre autres). On est loin des tours, chacun s’accordant à dire, dans les allées et sur la scène, que ces bâtiments ne répondent en rien aux enjeux du développement durable…

Cela a surtout été l’occasion d’un « brainstorming » rafraîchissant sur les perspectives de fabrication de la ville aujourd’hui : bâtiments passifs (15 KW/m²/an) ou à énergie positive, gestion douce des eaux usées, solutions privilégiant la marche ou le vélo, mixité fonctionnelle (faire cohabiter les logements, les activités, les commerces et les bureaux) et sociale, recours massif aux énergies renouvelables, tout démontre la volonté de nombreuses villes de s’orienter massivement vers le durable, et de mettre en cause les solutions qui ont prévalu jusqu’à présent.
Restent évidemment bien des difficultés à lever. Pourquoi les Français continuent à s’appuyer, la différence de l’Allemagne qui privilégie un artisanat de PME, sur de gros groupes de BTP ou des banques intéressés à couler du béton ou à vendre des prêts immobiliers plutôt qu’à rechercher comment consommer moins de matière et d’argent ? Comment aller plus vite alors que l’urgence écologique est de plus en plus reconnue, mais que les moyens financiers ne suivent pas pour recycler des friches industrielles et développer des transports en commun ? Comment, enfin, convaincre les élus, quelle que soit leur couleur politique, que le développement durable, ce n’est pas juste de la communication ou un peu de verdure en plus dans des projets urbains ?

A Paris, le grand écart est permanent entre la politique urbaine dans son ensemble et les quelques contre-exemples positifs, et bien mis en valeur, d’approches d’un urbanisme soutenable. D’ailleurs, la Ville de Paris était étrangement absente de ce forum, dont l’aura était pourtant nationale… J'en reviens encore plus motivé pour faire avancer les projets du 14e !

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